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Quand la Grande-Bretagne aidait Kadhafi à "enlever" ses opposants

Quand la Grande-Bretagne aidait Kadhafi à "enlever" ses opposants

De nouveaux liens suspects entre le Royaume-Uni et le régime de Mouammar Kadhafi révélés dans des documents secrets trouvés récemment à Tripoli.

La Grande-Bretagne de Tony Blair s’est pliée aux exigences de Mouammar Kadhafi, le défunt guide de la Jamahiriya libyenne. C’est en tout cas ce que révèlent des documents classés secrets et remis récemment à la justice libyenne, rapporte The Guardian.

Dans ces documents, il est indiqué que le guide libyen aurait reçu l’aide des services secrets britanniques pour mettre la main sur ses opposants en exil. Il est notamment fait mention des membres du Groupe islamique combattant libyen (GICL)

Un intérêt pas tout à fait anodin du gouvernement britannique pour les affaires libyennes. En effet, Kadhafi aurait personnellement écrit au Premier ministre britannique d’alors, Tony Blair, en 2003, pour lui émettre cinq demandes en échange de l’abandon par la Libye de son projet d’armes nucléaires.

Ces cinq demandes n’ont pas été explicitées dans les documents découverts. Mais toujours est il que quelques semaines plus tard, en octobre 2003, Moussa Koussa, ancien chef des renseignements libyen a écrit à son homologue britannique du MI6 pour qu’il l’assure de l’exécution des cinq demandes sus-évoquées.

Kadhafi et sa menace nucléaire totalement éradiquée

En février 2004, une mission informelle du MI6 était diligentée en sol libyen. Les renseignements britanniques auraient alors convenu de partager avec leurs confrères libyens toutes les informations sur les “éléments dangereux”.

Coïncidence ou non, trois semaines plus tard, le chef du GICL, Abdel Hakim Belhaj, et sa femme enceinte étaient arrêtés à Bangkok et “rendus” à Tripoli. La détention Abdel Hakim Belhaj a duré six ans durant lesquels il assure avoir été torturé à maintes reprises.

L’opération s’est ensuite étendue à un second dirigeant du GICL, Sami al-Saadi, qui a également été enlevé et “rendu” à Tripoli plus tard ce mois de février-là, avec sa femme et ses quatre enfants âgés de six à 12 ans. En 2012, l’opposant a retiré sa plainte contre le gouvernement britannique après avoir perçu 2,2 millions de livres sterling dans le cadre d’un règlement à l’amiable.

Ces documents viennent remettre au goût du jour le soutien tant déploré par les Africains, des puissances occidentales aux régimes autoritaires. En dépit de ces liens informels, la Grande-Bretagne, de même que la France, ont été à la pointe de l’opération militaire de l’Otan qui a fait chuter le régime de Mouammar Kadhafi lors de la révolution de 2011. Depuis maintenant sept ans, ce pays nord-africain sombre dans une impasse qui a des répercussions sur sa sécurité, son économie et son fonctionnement politique.